L'abbatiale Saint-Pierre Saint-Paul

   L'abbatiale de Solignac date du XIIème siècle. Elle est bâtie entièrement en granit. Elle fait partie de la petite famille des églises romanes à file de coupoles, et la seule à se trouver encore dans sa pureté architecturale d'origine.  Elle est devenue église paroissiale à la Révolution, après la démolition de l'église Saint-Michel.

 

  Le porche, est construit sur les restes de l'abbatiale carolingienne précédente , ce qui explique que son axe ne coincide pas exactement avec celui de la nef . C'est la partie la plus récente du bâtiment (début XIIIème) comme en témoigne la croisée d'ogives, début du gothique. Il est surmonté d'un clocher-mur qui remplaça en 1810 l'ancien clocher roman, deux fois plus haut qui s'effondra en 1783.

           

   L'intérieur se caractérise par la pureté de l'architecture, la sobriété de l'ornementation, la solidité et l'équilibre de l'édifice. Il se compose d'une nef unique et d'un choeur sans déambulatoire. Le transept sud est raccourci à cause des bâtiments conventuels existant au moment de la construction de l'abbatiale.

   L'église a une forme de croix latine orientée est-ouest . La longueur intérieure totale est de 70m, la longueur du transept, 37,4m, la nef mesure 14,6m de large, et la hauteur sous coupole est de 18,4m pour la nef et 19,1m pour la croisée.

   Les stalles datent du XVème siècle. Elles ont été commandées par l'abbé Martial Bony de Lavergne. Elle occupaient à l'origine une grande partie de la nef puis furent placées dans le choeur et enfin mises à leur emplacement actuel après restauration en 1983.
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   La peinture murale de saint Christophe, du XVème, à l'entrée du transept droit a été découverte en 1950 et restaurée après avoir été décollée du mur et placée sur un support inerte, évitant ainsi les effets néfastes des remontées d'humidité dans son pilier support.

Description et informations

   

 

 

    Dans la chapelle du transept nord, au dessus de l'autel se trouve une statue de saint Michel terrassant le dragon, en bois polychrome du XVIIème siècle.
 
    Dans la chapelle du transept sud, au dessus de l'autel, se trouvait à contre-jour une statue de la Vierge portant l'enfant Jésus, en bois polychrome du XVIIème siècle. Elle a été déplacée en avril 2017 dans l'angle contigu et mise sur un socle taillé dans un cèdre couché par la tempête de 1999.
 

   Toutes les fenêtres du choeur étaient ornées de vitraux du XVème siècle. La Révolution les a respectés mais ils ont été lapidés en 1830 puis bien abîmés par une tornade en 1879. endommagés par une tempête, les fragments restants ont été récupérés et regroupés dans les trois fenêtres de l'abside lors de la restauration de 1980.
La partie supérieure représente deux évêques et une sainte dont les inscriptions ont été détruites ou effacées. Il y a tout lieu de penser, qu'il s'agit de saint Martial, saint Éloi et sainte Catherine.




Dans la fenêtre côté gauche, sont représentés Alpinien et Austriclinien, les deux compagnons de saint Martial, le premier évêque de Limoges. Au-dessus, sainte Valérie martyrisée apporte sa tête à saint Martial. L'évêque avec sa bible est selon toute vraisemblance saint Martial lui-même, l'ensemble du vitrail lui est dédié.
 Dans la fenêtre axiale, sont représentés de bas en haut
une descente de Croix (qui a été montée à l'envers) et la Sainte-Trinité.
L'évêque est probablement saint Éloi, fondateur de l'abbaye.
 

Dans la fenêtre côté droit, les armes de l'abbé Bony de Lavergne restaurateur de l'abbaye au XVème siècle, qui a commandé et financé les stalles, la peinture murale et les vitraux présentées par un ecclésiastique à genoux. C'est probablement l'abbé lui-même.
Deux anges présentent l'écu fleurdelysé rappelant l'origine royale de l'abbaye.
La sainte est peut-être Catherine portant la palme du martyre et pour laquelle l'abbaye avait une grande dévotion.

 
Les autres vitraux du choeur ont été réalisés en 1990 par le maître-verrier Michel Guével dont l'objectif a été de respecter au mieux l'architecture par un jeu de couleurs en harmonie avec les pierres de l'édifice
   

   Les deux peintures muralesau fond de l'abside datent de la fin du XVIème siècle.

Tentation du Christ après son jeûne de 40 jours

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   À l'entrée de l'absidiole axiale se trouve un autel double face donné à l'abbaye en 1653. Il se trouvait à l'emplacement de l'autel actuel . Il est orné de deux anges que l'on trouve souvent sur les autels de la même époque, l'un en attitude d'adoration l'autre suppliant. Sous cette absidiole, une sorte de cryte avait été aménagée pour y déposer les reliques de saint Théau, moine de l'abbaye mort en 700 qui vécut en ermite à l'emplacement actuel de l'église du Vigen.

           

           

   Les deux absidioles latérales sont fermées par des grilles . Celle du nord renferme quelques reliques et restes du trésor de l'abbaye.


   Dans le transept nord, un orgue date vraisemblablement du XVIIe siècle. En savoir plus

           

   L'abbatiale de Solignac présente la particularité, sans doute unique au monde, d'avoir des modillons et des chapiteaux strictement identiques face à face, du début de la nef jusqu'au fond de l'abside. En outre, chaque fenêtre possède deux chapiteaux identiques. Chaque sculpture a sa signification symbolique, tant à l'intérieur de l'édifice qu'à l'extérieur, mais le sens de beaucoup nous échappe encore.

   Le dernier modillon de la première photo de la première travée (mur sud) est identique au premier de la deuxième photo (mur nord) qui lui fait face. De même, le deuxième est identique à l'avant-dernier etc.

 

 

   La même symétrie se poursuit dans la travée suivante.
 

   L'espace liturgique du choeur a été réaménagé en 2010.

Un site fait revivre le projet, sa réalisation, son inauguration et présente les photos des "anciens choeurs" : choeur de l'abbatiale

   A l'extérieur, au dessus du portail de saint Michel a été incrusté un bas-relief en calcaire de provenance incertaine.

 

           

   Il convient de noter la présence d'une frise de billettes au-dessus de la fenêtre de l'absidiole axiale, à l'extérieur, marque flagrante que Solignac appartient au chemin de St. Jacques de Compostelle.

           

Source : fiche de visite de l'abbatiale, Paroisse et OTSI

 

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   Pour en savoir encore plus, vous pouvez nous quitter quelques instants afin de consulter ces sites extérieurs intéressants :

- Histoire de l'abbatiale par Edmond Laubat

- Sur le site "romanes.com":

- Photos de l'abbatiale

- Diaporama sur les stalles

- Sur Wikimedia : 110 photos

- Émission de 10 minutes sur KTOTV en 2004

- Autres églises romanes à files de coupoles