Les stalles

(d'après une documentation aimablement fournie par madame Kristiane Lemé-Hébuterne)

On dispose de très peu d'archives les concernant. Elles ont été faites sous l'abbatiat de Martial Bony de La Vergne dont le blason apparaît tronqué sur la stalle haute à gauche du mur nord.

Elles étaient placées initialement dans la nef. Soit dans la partie haute de la nef et une portion du transept (schéma archives départementales) soit dans la nef (schéma des Oblats de 1953) et fermées par un jubé selon la coutume d'avant le Concile de Trente. Il y avait peut-être 90 sièges au total.

Elles ont été déplacées en 1633 après l'arrivée des moines de la Congrégation de Saint-Maur et mises dans le choeur, masquant les absidioles.

Leur nombre a sans doute été réduit puisqu'à la Révolution on ne comptait que 56 sièges.

Le jubé quant à lui a servi à faire l'actuelle sacristie dans le transept sud.
En 1981 les Monuments Historiques souhaitèrent les replacer dans la nef, ce qui fut fait en 1984/1985, mais pour cela il fallut rogner certaines parties (dont le blason) et les statues des angles sont en partie masquées.

C'est un mobilier original, de qualité malgré les nombreuses mutilations dues à des déplacements successifs et à une utilisation sans protection. Les sculptures étaient toutes différentes à l'origine mais 13 miséricordes très abîmées ou absentes ont dû être refaites par les Monuments Historiques d'après les originaux. Elles sont estampillées MH.

On compte actuellement 56 stalles : 15 hautes et 13 basses de chaque côté ; les passages se trouvent à chaque extrémité. Elles ne comportent pas de dais (absents à l'origine ou disparus ?). la largeur de chaque siège au niveau des épaules est de 46 cm, ce qui est peu et tous les sièges ont la même largeur ce qui est inhabituel (la largeur varie habituellement avec le niveau hiérarchique de son occupant) et laisse penser qu'un certain nombre a été perdu.

 

Les hauts dossiers présentent des arcs trilobés séparés par des écoinçons. Les jouées basses sont ornées de rosaces de style gothique flamboyant. La photo de gauche montre une miséricorde absente. C'était une copie des MH, elle a été volée !

Les colonnettes et les arrondis des parcloses sont très soignés.

La décoration se caractérise par une abondance de feuillages sur les miséricordes et les écoinçons des dossiers : plus de 31 %. Les monstres occupent environ 24%, les humains 19% , les animaux 10,7% et les références religieuses seulement 9,2%.
Ce faible pourcentage de décoration à thème religieux est curieux mais caractéristique des sculptures du sud de la France.